Bruxelles de notre correspondant
Les dégâts diplomatiques sont importants : en proposant d'accorder, lors du sommet de Nice qui s'est achevé le 11 décembre, moins de voix à la Pologne qu'à l'Espagne au sein du Conseil des ministres d'une Union élargie, alors que les deux pays ont la même population, la France a entamé son crédit dans les anciennes démocraties populaires. Certes, Paris, sous la pression de ses partenaires, a vite fait marche arrière, mais l'affaire laissera des traces comme le confirme à Libération, le secrétaire d'Etat polonais à l'intégration européenne, Jacek Saryusz-Wolski. Surnommé chez lui le «bulldozer», cet ancien porte-parole de Solidarité, francophone et francophile, a réussi, depuis sa prise de fonction en avril 2000, à rattraper le retard accumulé par son pays dans sa préparation à l'adhésion.
Le traité de Nice a été mal accueilli dans la plupart des quinze pays de l'Union alors que les candidats s'en sont réjouis. Du point de vue de l'élargissement, Nice est un succès car il nous ouvre la porte de l'Union en éliminant le dernier obstacle qui subsistait sur le chemin de l'adhésion. Pour nous, c'est un sommet historique.
A Nice, la France a proposé que l'Espagne ait plus de voix que la Pologne. Comment avez-vous réagi à Varsovie?Mal: nous avons pensé qu'il s'agissait soit d'un malentendu, soit d'une faute, contraire au principe même de la vie communautaire. Il ne doit pas y avoir en Europe ceux qui sont égaux et ceux qui sont plus égaux...
Votre gouver