A six mois des élections présidentielles, prévues pour le 8 juin 2001, Mohammed Khatami voit sa garde rapprochée laminée par l'offensive du courant conservateur qui a fini par obtenir la démission, effective depuis dimanche, de son ministre de la Culture Ataollah Mohadjerani. Il a fallu sept mois au Président pour accepter la mort dans l'âme le départ de son plus fervent partisan auquel il avait confié la délicate mission de libéraliser la presse et la culture. Sous son ministère, les journaux iraniens avaient bénéficié d'une liberté sans précédent. La contre-attaque de la justice, contrôlée par le courant conservateur, qui a obtenu la fermeture ou la suspension depuis avril d'une quinzaine de quotidiens qu'il était censé protéger, rendait difficile son maintien au gouvernement. L'hostilité à son égard du Guide suprême, Ali Khamenei, l'a aussi poussé à la démission. Celle-ci porte un coup très dur au Président qui, pour lui témoigner sa confiance, l'a nommé conseiller. «Khatami perd un partisan, mais surtout un atout politique de très grand poids au sein du gouvernement. C'est le fondement même de l'action du Président qui est atteint. C'est une victoire à l'usure des conservateurs. Mohadjerani traduisait en actes les idées du Président. Son absence sanctionne une certaine impuissance politique du gouvernement à réformer la République islamique. Elle affaiblira Khatami pendant la campagne présidentielle», a commenté à Téhéran le politologue Iradj Rachti, cité par l'AFP.
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