Quarante morts en vingt-quatre heures, dont seize élèves mitraillés pendant leur sommeil à Médéa; plus de 230 morts en un mois: les violences en Algérie battent de nouveaux records alors qu'elles ne prennent en compte ni les pertes des islamistes armés, ni ceux qui restent inconnus de la presse. L'effroyable tuerie des lycéens et les attentats du week-end sèment en tout cas la terreur dans la population et narguent les forces de sécurité censées avoir tout mis en oeuvre pour lui assurer un ramadan tranquille. Ces violences ont atteint un tel niveau que les autorités ont dû confirmer officiellement la mort des lycéens, rompant ainsi le silence qu'elles observent depuis près de deux ans sur les questions de sécurité.
Echec. Il n'est pas facile d'expliquer ces nouveaux pics de violences attribuées officiellement aux islamistes armés et qui touchent essentiellement les hauts plateaux (notamment Djelfa), l'Oranie, la Kabylie et l'extrême est du pays. Dans l'opacité ambiante, une chose paraît peu contestable : les attentats qui frappaient jusqu'au dernier week-end essentiellement les forces de sécurité (180 morts en un mois) marquent l'échec de la politique dite de «concorde civile» du président Bouteflika. Dix-sept mois après sa promulgation, cette loi qui amnistie les islamistes armés en principe non coupables de crimes de sang et de viols, n'a pu ramener la paix.
La réorganisation des groupes islamistes constitue une autre certitude. Si ces groupes veulent sans doute marquer leur