Situé à 60 km à l'est de Mexico, le Popocatépetl, est entré lundi soir en éruption. Le volcan s'est soudain mis à projeter des pierres incandescentes à plus d'un kilomètre du cratère. Culminant à 5 230 m, il ne s'était pas manifesté aussi violemment depuis plus de cinq cents ans. Aucune victime n'a été signalée si ce n'est un homme de 75 ans, décédé d'une crise cardiaque. En revanche, des dizaines de milliers de personnes ont dû être évacuées dans un rayon de 12 km. Le Popocatépetl, «montagne qui fume» en langue nahuatl, avait repris une forte activité en début de semaine dernière. Un dispositif avait été mis en place afin d'évacuer les quelque 40 000 personnes vivant au pied du volcan. Mais 5 000 personnes seulement avaient alors accepté d'être acheminées vers des refuges. Les villageois ont refusé jusqu'au bout d'obéir aux consignes officielles, se souvenant de la dernière grande évacuation, le 21 décembre 1994, et de leur retour dans des maisons dévalisées.
Ce week-end, le ministre de l'Intérieur, Santiago Creel, s'est lui-même déplacé en vain pour tenter de persuader la population. Mais deux heures avant l'éruption, les habitants se refusaient encore à y croire. Dans son homélie, le prêtre de San Nicolas de los Ranchos, le bourg le plus proche du volcan, a dû implorer ses fidèles d'évacuer. La plupart des 180 refuges, installés dans les écoles et les hôpitaux, sont donc restés vides jusqu'à lundi soir, où ils se sont finalement remplis dans la précipitation, avec l'aide d