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Libération
Interview

«Le projet européen a perdu en clarté».

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publié le 20 décembre 2000 à 8h17

La Confédération européenne des syndicats (CES) qui avait réalisé une démonstration de force à la veille du sommet de Nice en mobilisant près de 100 000 manifestants pour l'Europe sociale tire un bilan critique du travail des gouvernants européens. Entretien avec son secrétaire général, Emilio Gabaglio.

Une semaine après le sommet de Nice, qu'en reste-t-il?L'Union en sort sans beaucoup de souffle. On a certes réglé des questions importantes, on a rendu l'élargissement de l'Union possible, et c'est une perspective que nous avons toujours soutenue. Mais le projet européen a perdu en clarté et sa force de conviction a été affaiblie. On a eu l'élargissement, et c'est l'approfondissement qui pèche. Le processus de décision est de plus en plus compliqué. Aux prochains conseils, les ministres devront venir avec une calculette en poche pour savoir si les votes sont acquis!

Pourtant, la majorité qualifiée, pour laquelle vous militez, a été étendue?Oui, bien sûr. Une trentaine de sujets sont passés de la décision unanime au vote à la majorité. Mais si la quantité est là, la qualité manque. Les droits de veto persistent sur les questions sociales et fiscales. Finalement, le seul saut qualitatif est venu de la France qui a permis, tout en protégeant l'exception culturelle, d'élargir le mandat de la Commission en matière de négociation commerciale internationale.

Donc l'après-Nice plus noir que l'avant?Sur la fin de la conférence, les chefs d'Etat et de gouvernement ont probablement dû s'ap