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Libération

UE: le traité de Nice, un sacré pastis.

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Les quinze ambassadeurs se penchent sur les incohérences du texte.
publié le 20 décembre 2000 à 8h17

«Nice le retour.» C'est la suite que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union espèrent ne pas avoir à rejouer sous peu. Une lecture détaillée, calculette à la main, de la «version provisoire» du traité de Nice conclu le 11 décembre a fait s'étrangler de rage plusieurs pays qui pensaient avoir topé sur un autre texte alors que d'autres ont eu la divine surprise de découvrir qu'ils avaient obtenu plus qu'ils ne croyaient. Neuf jours après sa conclusion au forceps, ce traité qui réforme les institutions avant l'élargissement, fait apparaître des contradictions, qui vont bien au-delà du rituel travail de lissage juridico-linguistique, auquel est soumis tout traité européen avant d'être adopté dans sa version définitive, en onze langues. Les quinze «représentants permanents» (ambassadeurs) des Etats membres de l'Union se réunissent aujourd'hui à Bruxelles pour tenter de démêler cette horrible embrouille.

Récalcitrant. Le casse-tête découle de la précipitation avec laquelle Jacques Chirac, le 11 décembre à 4h15 du matin, donne le coup de gong final à la très difficile négociation qui dure déjà depuis deux jours et demi. Moyennant concessions de dernière minute, le président en exercice de l'Union vient enfin de venir à bout des résistances du dernier récalcitrant, Guy Verhofstadt. Un peu plus tôt dans la nuit, le chef de l'Etat français a en effet lancé «un appel solennel» au Premier ministre belge, pour éviter le fiasco. Il lui propose, en guise d'ultime cadeau, que deux som