Santiago de notre correspondant
Neuf jours après la cour d'appel, la Cour suprême de Santiago a confirmé hier l'annulation des ordres d'inculpation et d'assignation à résidence dictés par le juge Juan Guzman contre Augusto Pinochet. Quatre des cinq magistrats de la 2e chambre de la Cour suprême ont estimé que Juan Guzman n'avait pas respecté la procédure judiciaire adéquate en inculpant l'ancien dictateur chilien et en l'assignant à résidence. Selon eux, Augusto Pinochet aurait dû être préalablement interrogé par le juge Guzman. Et ils ont du coup donné à ce magistrat un délai de vingt jours pour réaliser cet interrogatoire.
Le face-à-face entre ce magistrat instructeur et l'ancien dictateur, initialement fixé au 9 octobre dernier, paraît donc cette fois inéluctable. Il devrait permettre à Juan Guzman de déterminer le rôle joué par Pinochet dans l'exécution sommaire de 75 détenus politiques. Tous ont été victimes de la «caravane de la mort», une unité militaire qui a parcouru le pays quelques semaines après le coup d'Etat. Et il est donc probable que Juan Guzman décide d'inculper une nouvelle fois l'ex-dictateur dans les prochaines semaines en retenant à nouveau contre lui les délits d'«homicide qualifié» et de «séquestre permanent» pour les dix-huit victimes dont les restes n'ont toujours pas été retrouvés.
A l'annonce de la décision de la Cour suprême, les parties plaignantes se sont montrées soulagées. Regrettant l'annulation de l'inculpation de Pinochet pour un simple vice