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Libération

Triste Noël pour Bethléem sous bouclage israélien.

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Pour cause d'Intifada, la ville de la Nativité est désertée par les touristes.
publié le 21 décembre 2000 à 8h20

Bethléem, Beit Jala

envoyée spéciale

«Bientôt, notre "Holyland" (Terre sainte, ndlr) sera comme Disneyland, un décor sans âme, il n'y a plus un seul pèlerin ici», se lamente un Palestinien, marchand chrétien de bondieuseries. Sur la place de la Nativité de Bethléem, là où se pressaient l'an dernier à la même époque des milliers de touristes déversés par des dizaines de cars encombrant les ruelles de la vieille ville, les hôtels et les boutiques de souvenirs sont fermés. Pas un seul fidèle en vue, pas une seule décoration qui évoque l'approche de Noël, juste quelques enfants sortant de l'école et des musulmans de la mosquée toute proche. Bethléem, qui vit essentiellement du tourisme et de cette période de Noël, est une ville morte. Comme toute la Cisjordanie, elle est bouclée à double tour par les autorités israéliennes, aucun touriste n'y passe plus.

«Intifada pacifique». Face à l'église de la Nativité, l'Orient Palace Hotel est fermé depuis le 10 octobre. Ses vingt-cinq chambres de luxe, que s'arrachent d'ordinaire les fidèles les plus chanceux, attendent des jours meilleurs. Son propriétaire, un riche chrétien palestinien, perd 150000 dollars par mois. Soutient-il l'Intifada? La réponse fuse, sèche: «L'Intifada pacifique, oui, l'usage des armes, non.» A l'entrée de Bethléem, le Paradise Hotel, le mal nommé, a dû fermer ses portes le 1er octobre. Il est situé à quelques dizaines de mètres de la Tombe de Rachel, enclave juive en terre palestinienne, qui reste un lieu de frictio