En 1995, Chirac a-t-il promis à Milosevic un arrêt des bombardements en échange de la libération des Casques bleus retenus en otages en Bosnie? C'est ce que laisse entendre Médecins sans frontières (MSF) qui a rendu public, mercredi soir, un document confidentiel des Nations unies. Pour MSF, ce texte «semble accréditer la thèse selon laquelle un accord sur les frappes aériennes a été passé entre le président Chirac et Slobodan Milosevic». Quelques semaines plus tard, la ville de Srebrenica, théoriquement sous protection de l'ONU, tombait aux mains des Serbes sans réaction militaire des Occidentaux. Environ 7000 Musulmans avaient été tués en quelques jours.
Publié par MSF (1), le câble «Z-1020» a été envoyé par Yasushi Akashi, représentant spécial de l'ONU en ex-Yougoslavie, à Kofi Annan, alors secrétaire général adjoint des Nations unies, au surlendemain de sa rencontre avec le président serbe, le 17 juin 1995 à Belgrade. On y lit notamment: «Milosevic a affirmé qu'il avait été averti par le président Chirac de l'accord du président Clinton qu'il n'y aurait pas de frappes aériennes si elles étaient inacceptables pour Chirac. Milosevic a ajouté que Chirac avait affirmé qu'il ne s'attendait pas à ce que la force de réaction rapide soit utilisée, mais que sa création allait permettre de relancer les négociations.»
A cette date, les Serbes libèrent les derniers Casques bleus qu'ils avaient pris en otages à la suite d'une première attaque aérienne de l'Otan, le 26 mai. La France a-