Moscou de notre correspondante
Les collègues et amis de Vladimir Goussinski ne se seront pas rendus «à son chevet» en Espagne pour rien. Vendredi, le président de Media-Most, l'homme d'affaires «le plus recherché» de Russie, a été libéré de la prison madrilène où il avait été incarcéré le 12 décembre. Il reste toutefois assigné à résidence en Espagne. Hautement médiatique, sa libération a été rendue possible en échange d'une caution de 1 milliard de pesetas (40 millions de francs), décidée par le juge Baltasar Garzon.
Dans l'attente de la garantie bancaire que ses avocats doivent déposer, aujourd'hui, auprès de l'Audience nationale, la principale instance pénale espagnole, Goussinski a dû passer encore une nuit en prison. Visiblement affecté, le magnat de la presse, accusé d'escroquerie, n'est resté qu'un quart d'heure dans le bureau du juge qui devait statuer sur sa demande de remise en liberté. «La balle est maintenant dans le camp du gouvernement espagnol», a immédiatement déclaré son porte-parole.
Si la justice madrilène décide de répondre favorablement à la demande d'extradition de Moscou, Goussinski risque de s'y retrouver entre les mains des enquêteurs du parquet. Toutefois, «il n'est pas nécessaire que Goussinski soit nourri aux frais du contribuable russe en prison», a déclaré en début de semaine Valeri Nikolaïev, chargé de l'affaire du patron de Media-Most au parquet.
Bête noire du président Vladimir Poutine, Goussinski, à la tête du seul groupe de presse indépendant à