Belgrade envoyé spécial
Le raz de marée électoral est certain, annoncé par tous les instituts de sondage. L'Opposition démocratique serbe (DOS, coalition de 18 partis), qui avait porté Vojislav Kostunica à la présidence fédérale il y a deux mois, va balayer les derniers vestiges du pouvoir de Milosevic en triomphant samedi aux législatives pour la république de Serbie. La DOS est créditée de quelque 70 % des suffrages. «Normalno» («C'est normal»): tel était le slogan de la DOS dans une campagne réduite au minimum faute du moindre suspense. Le Parti socialiste serbe de Milosevic n'obtiendrait au mieux que 13 % des voix. Les autres formations du Parlement serbe sortant, tel le Parti du renouveau serbe de Vuk Draskovic, tour à tour opposant et allié du défunt régime, ainsi que l'extrême droite nationaliste de Vojislav Seselj, ne sont même pas assurés de franchir le seuil minimal de 5 % des voix.
«Chacun sait que la DOS a pour objectif de créer un gouvernement démocratique et transparent, d'améliorer le niveau de vie de la population et pas seulement de prendre le pouvoir», a lancé dans son dernier discours de campagne Zoran Djindjic, leader du Parti démocrate (principale composante de la DOS) et futur Premier ministre de Serbie. Il a fait de la lutte contre la corruption sa priorité. Après avoir chassé Milosevic du pouvoir, les 6,5 millions d'électeurs serbes veulent donner à la nouvelle équipe les moyens de sa politique. Le gouvernement de la république de Serbie, comme celui du