Ankara de notre correspondant
L'assaut des forces de l'ordre lancé mardi contre vingt prisons s'est achevé vendredi avec la prise de celle d'Umraniye, à Istanbul, où 400 détenus résistaient toujours. Cinq d'entre eux y ont péri et plus de 80 ont été blessés. Au total, ces quatre jours de «nettoyage» des prisons auront fait au moins 27 morts et plus de 100 blessés. Les murs presque totalement détruits d'Umraniye donnaient la mesure de la violence des opérations dans le dernier établissement que la gendarmerie n'avait pas encore réussi à contrôler, après la reddition, jeudi, des détenus de la prison de Canakkale.
Les parents des détenus et l'Association des droits de l'homme contestent la version officielle, qui soutient que tous les prisonniers d'Umraniye se sont rendus. L'un des cinq détenus morts avait d'ailleurs été abattu, mardi, par les forces de sécurité, alors qu'il courait vers elles, après avoir mis le feu à ses vêtements. Le ministre de l'Intérieur a précisé que la plupart des décès étaient dus à des immolations.
Casser la grève. D'une ampleur sans précédent, l'assaut de la police, baptisé ironiquement «Retour à la vie», visait à casser une grève de la faim observée par plus de 200 détenus d'extrême gauche, pour protester contre le projet du gouvernement d'inaugurer de nouvelles prisons, avec des cellules pour trois au lieu des dortoirs actuels, qui abritent jusqu'à soixante prisonniers. Les détenus et défenseurs des droits de l'homme estiment que celles-ci vont accroî