La base palestinienne, en particulier les activistes des organisations humanitaires, ne croit plus guère aux négociations de paix. «Pendant sept ans, nous avons vécu le processus d'Oslo avec l'illusion que nous pouvions avoir l'autonomie plutôt qu'un Etat palestinien. C'était l'illusion de la paix», estime Mustapha Barghouti, président de l'Union des comités palestiniens de secours médical. «Le problème des négociations actuelles, c'est qu'ils sont tous partis avec l'idée de nous vendre les mêmes illusions, poursuit-il, or nous voulons une vraie paix avec un vrai Etat qui ait la souveraineté totale, et la solution du problème des réfugiés...»
Seuil de pauvreté. La Cisjordanie et Gaza vivent un véritable «désastre économique» du fait du bouclage instauré par les Israéliens. «L'aide internationale ne compense pas les pertes, elle est beaucoup moins importante que prévu», estime Barghouti, qui est aussi coresponsable du PNGO (Palestinian NGO Network), rassemblant une centaine d'ONG (organisations non gouvernementales) palestiniennes. Le chômage toucherait 40 % de la population, un million de personnes vivraient en dessous du seuil de pauvreté, les territoires auraient perdu à la fin de cette année le quart de leur richesse. Les camions-citernes n'ayant plus la possibilité de circuler, de nombreux villages ne recevraient plus d'eau. La plupart des enfants ne peuvent plus se rendre à l'école. Et, avec plus de 10000 blessés graves depuis le début de l'Intifada, le système médical s