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Libération

Retour au calme dans les prisons turques

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Les grèves de la faim continuent, malgré l'assaut qui a fait 27 morts parmi les détenus.
publié le 25 décembre 2000 à 8h27

Istanbul de notre correspondant

Les détenus turcs continuent leur grève de la faim malgré les assauts livrés la semaine dernière par les forces de l'ordre contre vingt prisons. «Le nombre total de prisonniers qui continuent le mouvement de protestation s'élève à 2018 et, parmi eux, 353 détenus sont en grève de la faim jusqu'à la mort», a reconnu hier le ministre Hikmet Sami Turk. Le gouvernement a par ailleurs poursuivi dimanche sa campagne médiatique pour justifier ces assauts où au moins 27 détenus et 2 gendarmes ont trouvé la mort. Le nombre de blessés s'élève à plus de 200, selon un bilan de l'ordre des médecins. Les films réalisés par la gendarmerie où l'on voyait deux détenues qui s'immolaient par le feu sont fréquemment diffusés sur l'ensemble des chaînes privées et publiques. Il n'y a pourtant toujours pas d'explications satisfaisantes ­ ni d'ailleurs d'images ­ sur le déroulement des opérations et les causes de la mort des 25 autres détenus. Journalistes et cameramen ont été invités samedi et dimanche à visiter les deux prisons d'Istanbul, Bayrampasa et Umraniye. Dans ce dernier établissement, ils n'ont pu filmer que des armes ­ bonbonnes de gaz, cocktails Molotov, balles de revolver ou de fusil ­ saisies pendant l'assaut. Les opérations des forces de l'ordre visaient à mettre fin à une grève de la faim observée depuis deux mois par des prisonniers d'extrême gauche protestant contre une réforme carcérale du gouvernement.

La situation dans les prisons a entraîné une vi