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Libération

Saucisses sur le gril en Allemagne

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publié le 25 décembre 2000 à 8h27

Berlin intérim

Samedi, à quelques minutes de la fermeture des magasins pour un interminable week-end de ripaille (1), le temps d'attente dépassait souvent les quatre-vingt-dix minutes dans les rares poissonneries des grandes villes, totalement prises au dépourvu. Homards, coquilles Saint-Jacques ou tout simplement filets de cabillaud... les Allemands, peu friands habituellement des produits de la mer, ont majoritairement choisi la sécurité pour fêter un Noël torpillé par la «crise de la saucisse». Le chancelier Gerhard Schröder se croyait obligé de préciser, hier, en prélude à une interview au journal Bild am Sonntag : «Ce soir, ma femme fait des spaghettis !» L'angoisse consécutive à la découverte des premiers cas de vache folle dans le cheptel allemand a cédé la place à une véritable panique à la veille de Noël.

Après avoir suspecté le seul boeuf ­ marginalement consommé ­, les Allemands ont en effet découvert avec effarement la semaine dernière que la quasi-totalité de leurs légendaires saucisses était suspecte. Mercredi dernier, un tabloïd recensait dans le détail leur composition peu ragoûtante, concluant que seuls deux des quelque cent spécimens proposés à la vente étaient exempts de toute trace de viande de boeuf. Deux jours plus tard, la ministre de la Santé Andrea Fischer (Verts) demandait aux fabricants de retirer les produits à risque des rayons, peu avant que Bruxelles n'étende cette demande à l'ensemble du marché à l'export. Dans la foulée, Pays-Bas, Belgique et A