Cape Coast envoyée spéciale
«Asiao ! Asiao !» («En bas ! en bas !») : le cri de ralliement de l'opposition ghanéenne parcourt la foule qui danse et chante au passage du cortège. Juché sur une camionnette, John Kufuor, le leader du Nouveau Parti patriotique (NPP), salue les supporters, le pouce tourné vers le bas. Sur les bulletins de vote, en effet, c'est dans la case du bas qu'il faut mettre l'empreinte du pouce pour choisir Kufuor, grand favori du second tour de la présidentielle qui se déroule aujourd'hui.
Sans partage. Dans un pays majoritairement illettré, la consigne passe de bouche à oreille : «Asiao !» «Je veux du changement, un changement positif !», entonne une militante enthousiaste. «Ça fait vingt ans qu'on voit toujours les mêmes, maintenant, on veut essayer autre chose, et puis si ça ne va pas, dans quatre ans, on les met dehors, comme en Amérique !», ajoute-t-elle.
Port de pêche de l'ouest du Ghana, Cape Coast est la ville natale de John Atta Mills, le candidat du parti au pouvoir. Pourtant, c'est l'opposition qui y a fait un tabac aux législatives du 7 décembre. A l'image de l'ensemble du pays, la ville a alors basculé dans le camp du NPP, devenu la première force politique au Parlement après deux décennies de règne sans partage de Jerry Rawlings.
Aujourd'hui, les Ghanéens sont devant un vrai choix : continuer avec le «dauphin» de Rawlings, le vice-président Atta Mills, ou jouer la rupture avec John Kufuor surnommé le «gentil géant». Ce libéral de 63 ans, formé à