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Libération

Chine: arrestations pour calmer le jeu.

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Le pouvoir cherche des boucs émissaires après l'incendie de la discothèque.
publié le 28 décembre 2000 à 8h35

Pékin de notre correspondant

La lecture de la presse officielle chinoise d'hier matin est édifiante: à la «une», le même titre et la même photo sur un grand discours du président Jiang Zemin concernant la lutte contre la corruption. Et il faut bien chercher pour trouver l'annonce de l'incendie de la discothèque de Luoyang, dans le centre de la Chine, qui a fait 309 morts la nuit de Noël.

Colère. Même discrétion à la télévision, qui n'a montré qu'hier les images de l'incendie, qui avaient pourtant fait, la veille, le tour des écrans du monde entier. Autrefois efficace, ce verrouillage de l'information ne marche plus à l'ère de l'Internet et du téléphone portable. De ce fait, le gouvernement chinois semblait hier sur la défensive, face à l'émotion et à la colère d'une partie de l'opinion, même si celle-ci n'a, pour l'heure, guère de moyens de s'exprimer.

Prenant la mesure de ce climat, le Premier ministre, Zhu Rongji, a promis que «les responsables seraient sérieusement punis». Le gouvernement central a dépêché sur place une délégation de haut rang pour montrer sa mobilisation. Placées sur la sellette, les autorités locales se sont pour leur part empressées d'annoncer qu'elles avaient procédé à des arrestations.

On ignore toutefois qui a été interpellé et sous quel motif, une démarche qui s'apparente plus à la recherche de boucs émissaires qu'à une réelle percée de l'enquête. Il semble, toutefois, que le directeur du centre commercial qui a pris feu figure au nombre des personnes