Bangkok intérim
La Thaïlande est entrée dans une zone de turbulences politiques. Moins de dix jours avant les élections législatives du 6 janvier, le grand favori pour le poste de Premier ministre a été jugé coupable de fraude financière, mardi soir, par une commission anticorruption. Le milliardaire Thaksin Shinawatra, magnat des télécommunications, pourrait être ainsi interdit de tout mandat public pour les cinq années à venir.
Scénario original. Le feuilleton juridico-politique ne fait cependant que commencer: cette décision devra encore être confirmée par la cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, pour disqualifier définitivement celui qui rêvait de diriger la Thaïlande. Or, tout indique que les juges constitutionnels statueront bien après le scrutin du 6 janvier, dans deux à quatre mois au plus tôt. Le scénario promet donc d'être original: le parti de Thaksin, «Les Thaïlandais aiment les Thaïlandais», en tête dans tous les sondages, devant le parti démocrate au pouvoir, devrait remporter les élections. Son chef accéderait alors au poste de Premier ministre, avant d'être écarté par décision de justice.
La presse thaïlandaise, hostile depuis plusieurs mois au milliardaire, l'a sommé hier de jeter l'éponge, craignant une période d'instabilité politique, alors que la reprise économique marque le pas. Mais Thaksin, ancien colonel de police et homme d'affaires à succès (il possède le monopole de l'exploitation du réseau de téléphonie mobile) entend aller au bout