Menu
Libération

Casques bleus africains au secours de la Guinée.

Article réservé aux abonnés
Une force d'interposition sera déployée pour pacifier une région frontalière en plein chaos.
publié le 29 décembre 2000 à 8h37

L'Afrique de l'Ouest vole au secours de la Guinée: d'ici à un mois, une force d'interposition ouest-africaine sera déployée aux frontières de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone. Réunis mercredi à Abuja, capitale du Nigeria, les chefs d'états-majors de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) espèrent ainsi mettre un terme au chaos qui règne dans le sud-est de la Guinée et menace d'embraser l'ensemble de la région. Depuis plusieurs semaines, un petit triangle de la Guinée forestière, coincé entre le Liberia et la Sierra Leone, est le théâtre d'intenses combats entre l'armée guinéenne et des bandes armées.

Nombreux disparus. Selon un bilan officiel, les affrontements auraient fait 800 morts depuis le 6 décembre. Mais, en fait, l'absence de sécurité empêche d'évaluer l'ampleur des pertes dans une région qui abritait également plusieurs milliers de réfugiés sierra-léonais et libériens. Le week-end dernier, une mission du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) s'est risquée dans la région, jusqu'à la ville de Guekedou, aujourd'hui vidée de ses 97 000 habitants. 20 000 réfugiés ont aussi disparu.

Lourdement équipée de matériel soviétique, l'armée guinéenne n'a pas lésiné sur les moyens pour reprendre le contrôle de la zone. Mais la région reste instable, et le HCR s'est réjoui de l'arrivée d'une force qui sera composée de troupes venues du Mali, du Niger, du Nigeria et du Sénégal. Reste à savoir si les 1 676 Casques bleus africains ne vont pas s'enlise