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Libération

Le camp de Chatila vibre pour Al-Aqsa.

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Les réfugiés palestiniens du Liban rêvent de libérer Jérusalem.
publié le 29 décembre 2000 à 8h37

Camp de Chatila

envoyée spéciale

Dans ce camp, qui fut celui des terribles massacres de septembre 1982, les affiches sur les murs et les calicots à l'entrée des ruelles défoncées ont curieusement oublié de s'en prendre à un homme: Ariel Sharon. Comme si Chatila avait pour un moment relégué aux oubliettes la haine qu'il porte à son bourreau. Sur les murs, il n'y en a que pour la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, et les «martyrs» qui sont morts pour elle. «Ils sont tombés pour que tu vives, ô Al-Aqsa.» «Ils sont en train de massacrer Al-Aqsa. Tu te dois de riposter», peut-on lire ici et là.

Pourtant, c'est encore lui, le bourreau de Chatila ­ celui que les Palestiniens surnomment «le Boucher» ­, qui, selon eux, a «profané» Al-Aqsa, en visitant, le 28 septembre, l'esplanade des Mosquées, provoquant l'actuelle Intifada. Dès lors, pourquoi Ariel Sharon est-il absent des murs et des banderoles? Parce que la défense d'Al-Aqsa prime tout. Parce que beaucoup pensent que Barak n'a rien à envier à Sharon. Abou Moujahid, le directeur du centre de jeunesse de Chatila, le dit, avec fatalité: «Quelle différence y a-t-il entre Sharon et Barak? L'un tue avec le sourire, l'autre avec la larme à l'oeil.»

Chatila a donné un «martyr» à l'actuelle Intifada. Hassan Hassanein, un ingénieur de 29 ans, a obéi aux injonctions des affiches. Il est parti à la frontière libano-israélienne, décidé à mourir. Le 7 octobre, pendant que des centaines de Palestiniens harcelaient «les soldats de l'occupant» avec des pi