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Libération

Un accord-cadre trop flou aux yeux des Palestiniens.

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Moubarak ne voulait pas forcer la main à Arafat.
publié le 29 décembre 2000 à 8h37

Rien n'y a fait: ni l'optimisme de Bill Clinton jugeant qu'Israéliens et Palestiniens étaient «plus proches que jamais», ni l'appel d'Hubert Védrine à «saisir cette chance de paix». La réunion de Charm el-Cheikh n'a pas eu lieu hier, et c'est avec un soulagement inavoué que Hosni Moubarak s'est résigné à annoncer l'annulation dans la nuit de mercredi à jeudi de la rencontre entre Yasser Arafat et Ehud Barak. Le président égyptien n'avait pas une envie extraordinaire de jouer les modérateurs face à deux interlocuteurs traînant les pieds, qui avaient accepté de venir négocier pour ne pas donner l'impression au parrain américain d'être le «fauteur de guerre».

Plutôt que de risquer un nouveau camouflet, comme le 5 octobre lorsque Barak a fait faux bond au dernier moment, plutôt que d'organiser un sommet au forceps, comme celui du 16 octobre, aussitôt démenti par un regain de violence sur le terrain, le raïs a préféré prendre acte des «divergences» trop profondes. Quitte à laisser la porte ouverte à de nouvelles consultations avec Arafat ­ qui s'est rendu seul au Caire hier ­ et Barak.

Cohérence. Il ne faut pas négliger dans cette décision le poids d'une opinion publique qui ne comprendrait pas qu'après avoir envoyé des signaux forts, comme le rappel de l'ambassadeur égyptien en Israël, et soutenu sans faille les positions palestiniennes, Le Caire force la main à un Arafat visiblement réticent. Au point que le CEOLP, l'instance exécutive de la centrale palestinienne, est sortie de