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Libération

Taiwan se relie à la Chine

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Signe de détente avec le continent, le président taïwanais autorise des «miniliaisons».
publié le 2 janvier 2001 à 21h25

Pékin de notre correspondant

Certains y verront un mauvais présage: la première liaison maritime directe entre Taiwan et le continent chinois depuis plus d'un demi-siècle a dû être annulée hier en raison du mauvais temps. Ce n'est qu'ajourné, ce contretemps ne remettant pas en cause la décision politique des deux capitales. Tout était prêt en effet pour ce premier mais ambigu geste de détente entre les deux rives du détroit de Formose.

Les liaisons directes entre les deux territoires étaient interdites par Taipei depuis la victoire des communistes en 1949, qui avait vu les nationalistes de Tchang Kai-shek se réfugier sur l'île de Taiwan, transformée en bastion anticommuniste. La victoire électorale de l'opposant aux penchants indépendantistes, Chen Shui-bian, en mars dernier, avait relancé les tensions avec Pékin, qui considère qu'une déclaration de souveraineté de l'île constituerait un casus belli.

La Chine populaire, qui se méfie du nouveau pouvoir taïwanais, a menacé plusieurs fois ces derniers mois d'employer la force si les insulaires refusent la «réunification pacifique». En situation politique difficile, avec une Bourse en chute libre et une confiance ébranlée, le nouveau président taïwanais a tenté de marquer des points en provoquant une détente avec le continent.

«Liaisons intérieures». Il a décidé unilatéralement d'autoriser les trois «miniliaisons» (maritime, postale et commerciale) entre deux îles dépendant de Taiwan, Quemoy et Matsu, et deux ports de la province du