Chiapas de notre envoyée spéciale
La guérilla zapatiste a dignement fêté hier le septième anniversaire de l'entrée en guerre, au Chiapas, de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN). Dimanche à l'aube, plusieurs centaines d'Indiens zapatistes ont fait tomber en quelques heures le camp militaire de Jolnachoj, à une quarantaine de kilomètres de San Cristobal de Las Casas, dans le sud-est du Mexique. Partis d'Oventic, un des bastions zapatistes du Chiapas, ils se sont dirigés vers le camp, bien décidés à en chasser les 200 à 300 soldats qui, depuis six ans, empoisonnaient la vie de la petite communauté indienne tzotzil. Ils ont forcé le passage et se sont engouffrés dans le camp, sous le regard effaré des militaires. Aux cris de «Fuera!» (Dehors!), les insurgés, sans armes, camouflés derrière leurs passe-montagnes ou leurs bandanas, sont parvenus dans la matinée à faire fuir les militaires.
Jolnachoj faisait partie des sept camps militaires dont le sous-commandant Marcos a demandé le retrait avant toute reprise des négociations de paix, bloquées depuis 1996. Depuis son investiture le 1er décembre, le président mexicain Vicente Fox a multiplié les gages de bonne volonté, en vue d'un règlement du conflit du Chiapas, qui, depuis le 1er janvier 1994, a fait plusieurs centaines de morts et des milliers de déplacés.
Sur la route qui mène à San Cristobal, les barrages de soldats ont déjà été levés. Le 22 décembre, l'évacuation d'un premier camp militaire en territoire rebelle, ce