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Milosevic, mine de rien

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Devenu chef de l'opposition, il vit tranquille à Belgrade.
publié le 3 janvier 2001 à 21h27

Belgrade envoyé spécial

Son visage est toujours aussi lisse, hiératique et vaguement poupin, comme un masque sur lequel rien n'a laissé de trace. «J'ai le sommeil paisible et la conscience tranquille», assurait il y a trois semaines Slobodan Milosevic, 59 ans, dans la seule interview accordée depuis son éviction du pouvoir. Inculpé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye, menacé d'arrestation pour corruption, le dictateur déchu affecte aujourd'hui d'être un citoyen presque comme les autres. Le 23 décembre, pour les législatives, lui et sa femme, Mira Markovic, s'étaient rendus au bureau de vote de leur quartier. Journalistes et caméras se pressaient. Ses seuls mots furent de lapidaires voeux de bonne année. Les sorties de l'ancien homme fort de Belgrade sont très rares, même si certains assurent le voir de temps à autre se promener au bras de Mira, l'un et l'autre toujours inséparables, dans les parcs de Dedinje, zone résidentielle affectionnée par la nomenklatura serbe, où il possède deux grandes villas, rue Tolstoï.

Luxe. Trois mois après leur départ du pouvoir, l'ancien président et sa femme continuent d'habiter une résidence officielle au numéro 15 de la rue Uzicska. Construite à la fin des années 70 par Tito, la «villa blanche» se dresse à 500 mètres à peine du bâtiment présidentiel, détruit par les frappes de l'Otan en avril 1999. C'est une luxueuse maison de quelque 2 000 m2 que Slobodan Milosevic avait fait r