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Libération

La presse victime des juges en Iran

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publié le 4 janvier 2001 à 21h30

Dernier épisode en date de la bataille entre justice conservatrice et presse réformiste en Iran, Yadollah Eslami, le rédacteur en chef du quotidien Fath, a été condamné pour «propagande contre l'Etat et soutien à des groupes illégaux» par une cour iranienne qui prononcera sa peine d'ici à une semaine. L'association Reporters sans frontières (RSF) dénonce pour sa part la condamnation d'Ali Afsahi, religieux et rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive Cinama-Varzech, à quatre mois de prison, «pour avoir insulté le clergé». Le ministère de la Culture, lié au président réformateur Mohammad Khatami, menace toutefois de défier l'appareil judiciaire et d'autoriser la parution de nouveaux titres si les juges ne justifient pas leur décision de les interdire. Les magistrats ont rejeté, sans la moindre motivation, les demandes de parution de 132 journaux et magazines. «Si le ministère de la Justice fournit d'ici à quinze jours des documents substantiels sur le rejet de ces demandes, le conseil de contrôle de la presse ne donnera pas les autorisations. Dans le cas contraire, le conseil appliquera la loi», a prévenu Shaban Shahidi, vice-ministre de la Culture. Depuis le mois d'avril, plus de trente titres ont été suspendus sur ordre des juges. La campagne judiciaire contre la presse a été lancée par la déclaration de l'ayatollah Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution, qui déclarait au mois d'avril que les publications réformistes étaient des «bastions de l'ennemi». (D'a