Rome de notre correspondant
Artificier au sein de la brigade Garibaldi, Salvatore Carbonaro, 24 ans, s'est éteint dans la nuit du 5 au 6 novembre 2000. Atteint d'une leucémie, le soldat italien est mort après plusieurs mois de traitement «d'un mal particulièrement agressif, résistant à toutes les cures», selon son cancérologue. Pour la presse transalpine, Salvatore Carbonaro serait la sixième victime du «syndrome des Balkans». Avant lui, cinq autres militaires italiens en mission en ex-Yougoslavie sont en effet décédés, foudroyés par des tumeurs. Hier, le chef du gouvernement Giuliano Amato a annoncé qu'il réclamerait des explications à l'Otan. «La solidarité indis cutée envers l'Alliance n'autorise ni réticences ni omissions», a-t-il affirmé au quotidien la Repubblica.
Uranium appauvri. Selon le ministère italien des Affaires étrangères, le Conseil atlantique et le Comité politique de l'Otan discuteront le 9 janvier à Bruxelles, à la demande italienne, des questions liées à l'usage dans les Balkans de munitions à uranium appauvri. Hier, le Portugal et la Belgique, qui ont enregistré des cas similaires, ont appuyé l'ouverture d'une enquête internationale.
«Pour gagner un peu d'argent pour sa famille», Salvatore Carbonaro s'était enrôlé en 1998 pour la Bosnie, où il a séjourné cinq mois. A son retour, en février 1999, il tombe malade. Les parents des victimes mettent aujourd'hui en accusation l'uranium appauvri utilisé par l'Otan pour recouvrir les projectiles destinés, en parti