Mexico correspondance
Ernesto Zedillo est parti le 1er décembre sans un applaudissement. Arrivé à la présidence un peu par hasard, il quitte le pouvoir détesté par les siens, qui le rendent responsable de la première défaite du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) depuis 1929. Judicieusement, cet économiste de formation de 49 ans a annoncé qu'il se retirait définitivement de la politique. Il est, depuis la passation de pouvoir à son successeur Vicente Fox, passé aux «oubliettes». Retiré avec sa famille dans une villa de Pedregal, un beau quartier de Mexico, l'ex-Président cherche du travail.
Corruption discrète. Si, paradoxalement, Zedillo bénéficiait encore récemment de 70 % d'opinions favorables, c'est qu'il a su se démarquer de ses prédécesseurs: alors que la plupart sont accusés de corruption, en particulier Carlos Salinas (Président de 1988 à 1994), exilé en Irlande, Zedillo s'honore de ne pas s'être enrichi pendant son mandat. Mais, s'il n'a jamais été directement impliqué dans les «affaires» qui ont mené le PRI à sa perte, Zedillo aurait couvert plusieurs scandales. Il n'a tout d'abord jamais cherché, contrairement à ses promesses, à élucider plusieurs crimes politiques, dont celui du candidat Luis Donaldo Colosio en mars 1994: sa mort avait permis à Zedillo d'être nommé in extremis candidat du PRI en 1994. Peu avant la fin de son mandat, Zedillo aurait permis la fuite au Nicaragua de son ancien ministre du Tourisme, poursuivi pour avoir dérobé l'équivalent de 45