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Gueï sur ses gardes.

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Le général ivoirien rumine sa défaite dans son village.
publié le 5 janvier 2001 à 21h30

Abidjan de notre correspondante

Il ne porte plus ni son célèbre béret bleu roi de l'armée de terre, ni son costume-cravate un peu étriqué de chef d'Etat. Sur une des rares photos publiées depuis sa fuite précipitée du palais présidentiel, le général Robert Gueï arbore un beau boubou blanc. Symbole d'une virginité politique à refaire? A 59 ans, l'ex-chef de la junte ivoirienne bouté en octobre hors du pouvoir par un déferlement populaire s'est fait discret. Il s'est d'abord terré pendant trois semaines chez un prophète chrétien et sectaire, Papa Novo, un ami de longue date. Puis, après avoir fait allégeance au nouveau président Laurent Gbagbo, il a pris ses quartiers d'hiver dans sa maison de Goues sesso, construite à quelques kilomètres de son village natal, à l'extrême ouest du pays.

Agacement. Les nombreux visiteurs accèdent par une piste de latérite à cette bâtisse cossue mais sans luxe ostentatoire. Une clôture de bois sépare la villa du général de celles des hôtes de ce «village-hôtel» tenu par l'un de ses amis burkinabè, qui est aussi son cuisinier. Une vingtaine de soldats loyaux et sourcilleux veillent à la sécurité de l'ancien numéro un.

«Robert Gueï veut se faire oublier», explique Amos Béonaho, du quotidien ivoirien Soir Info, le seul journaliste à l'avoir approché dernièrement. «Il est très agacé par les attaques dont il est l'objet de la part du pouvoir en place. Il en veut aussi beaucoup au président de la commission électorale: il pense que celui-ci a outrageusem