Depuis le 24 décembre, les téléspectateurs tchèques ont droit à un reality show dont l'intrigue éclaire d'un jour gris les manoeuvres d'une classe politique engluée dans le post communisme. La scène se passe dans les locaux de la chaîne publique Ceska Televize (CT), occupée par une partie de la rédaction depuis la nomination d'une direction jugée affiliée au parti de droite (Parti démocratique civique, ODS) de l'ex-Premier ministre Vaclav Klaus. Les journalistes diffusent des émissions pirates, avec le soutien du président Vaclav Havel.
Malaise. Les acteurs du conflit sont les principaux hommes politiques tchèques, avec dans les premiers rôles les Vaclav ennemis, Havel et Klaus, mais aussi des intellectuels, des artistes et les téléspectateurs eux-mêmes, qui sont descendus massivement dans la rue mercredi soir pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une tentative de mainmise, digne des années de plomb, sur la télévision d'Etat: plus de 60 000 personnes se sont rassemblées au coeur de Prague pour la plus importante manifestation depuis celles de la révolution de Velours, en 1989. Dernier épisode hier: l'homme par qui le scandale est arrivé, le nouveau directeur général de la télévision Jiri Hodac, dont les journalistes demandent la démission, a été admis d'urgence à l'hôpital de Prague-Motol «dans un état très grave», selon son égérie en pleurs, la directrice du département des informations, Jana Bobosikova.
Maladie diplomatique ou malaise cardiaque, la crise médiatiq