Santiago
de notre correspondant
Engagée dans un véritable bras de fer contre le juge Juan Guzman, la défense d'Augusto Pinochet a vécu vendredi une très mauvaise journée devant les tribunaux chiliens. L'ancien dictateur, qui avait ouvertement défié la justice jeudi en refusant de se présenter aux examens médicaux et à l'interrogatoire ordonnés par le juge, a en effet subi coup sur coup deux revers. Primo, Guzman a refusé de revoir le calendrier qu'il avait fixé en début de semaine. A savoir, la réalisation d'examens mentaux et neurologiques dimanche et lundi, puis l'interrogatoire mardi prochain du vieux général, contre lequel ont été déposées à ce jour 204 plaintes pour des crimes commis sous son régime, responsable de la mort ou de la disparition de plus de 3 000 personnes de 1973 à 1990.
Conformes à la loi. Le second revers des avocats de Pinochet leur a été infligé par la Cour suprême. Réunie en session plénière, la plus haute institution judiciaire du pays a appuyé, presque unanimement, la façon d'agir du juge Guzman, en estimant que ses décisions étaient conformes à la loi. La défense, alléguant plusieurs «irrégularités», avait déposé un recours pour obtenir un report de l'interrogatoire, tant que ne seraient pas connus les résultats des examens neurologiques destinés à déterminer si Augusto Pinochet est en mesure d'être jugé.
Les avocats de l'ancien dictateur lui avaient conseillé de ne pas se soumettre à ces examens. Ils estimaient que le juge Guzman avaient porté attein