Berlin intérim
Embarrassé, comme Clinton avec son joint mal fumé, Joschka Fischer a dû présenter ses excuses, plus de vingt-cinq ans après, pour avoir frappé et jeté des pierres sur les forces de l'ordre lors de manifestations dans les années 70. Très critiqué par le syndicat de la police après la publication de photos dans le magazine Stern (Libération du 4 janvier), le ministre allemand des Affaires étrangères a adressé ses excuses aux policiers agressés lors des affrontements. Ce fut une «faute grave» d'avoir utilisé la violence, a-t-il reconnu.
«Passé d'une génération». «Oui, j'étais militant», avait-il déclaré cette semaine au Stern. L'aveu a sonné comme une confession. Ce n'en était pourtant pas une. Sa participation aux batailles de rues à Francfort était connue de tous, et le ministre écologiste ne s'en est jamais caché. «A part les photos, il n'y a rien de neuf», a constaté Fritz Kuhn, l'un des deux leaders des Verts allemands. A travers les attaques contre Fischer, ce sont tous les soixante-huitards qui se sont sentis visés. «Son passé est celui de toute une génération», a souligné Renate Künast, l'autre chef du parti écologiste.
Comme beaucoup d'autres militants de gauche, Joschka Fischer a rappelé qu'il avait condamné la violence en 1977, point culminant de l'affrontement entre les terroristes de la RAF (Fraction armée rouge) et les autorités de la République fédérale.
Règlement de comptes. La publication des photos dans le Stern apparaît plutôt comme un mauvais règl