Tokyo de notre correspondant
Le vrai pouvoir au Japon n'émane ni du Parlement ni du Premier ministre et encore moins du palais impérial. Les vraies décisions, ce sont les bureaucrates qui les prennent. C'est donc a priori une petite révolution que le gouvernement japonais s'apprête à mettre en oeuvre en lançant samedi sa plus importante réforme administrative de l'après-guerre, avec l'objectif de redonner la prééminence aux hommes politiques face aux bureaucrates. «Le palais impérial inspire toujours le respect. Le Nagatacho (le quartier du Parlement) occupe les médias. Mais les décisions sont prises à Kasumigaseki (le quartier des ministères de Tokyo). Ici, les propositions de loi des députés sont enterrées durant des années. Elles deviennent un labyrinthe de recommandations inapplicables», a expliqué le nouveau gouverneur indépendant de Nagano, l'écrivain Yasuo Tanaka. Celui-ci est l'un des plus vaillants pourfendeurs de l'immuable bureaucratie nippone. Rien d'étonnant donc à ce que cet intellectuel haut en couleur soutienne le projet de réforme drastique de l'administration, dévoilé aujourd'hui par le gouvernement du Premier ministre, Yoshiro Mori.
Au pas. Réduction du nom bre des ministères, revalorisation du rôle des élus locaux et nationaux, suppression de 100 000 postes de fonctionnaire sur 540 000 d'ici à dix ans... Les mesures annoncées visent toutes à faire vaciller la haute fonction publique japonaise de son piédestal. Yoshiro Mori n'a donc pas eu de peine à surnomm