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Libération

La Thaïlande tente des élections propres

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Les législatives de samedi sont, pour la première fois, régies par le nouveau système anticorruption.
publié le 6 janvier 2001 à 21h33

Bangkok de notre correspondant

Depuis des décennies, c'est toujours le même refrain dans les petits villages de la campagne thaïlandaise: «On prend l'argent, mais on vote pour qui on veut.» Mais, pour la première fois durant la campagne pour les élections législatives qui ont lieu ce samedi, la manne traditionnelle des petites coupures distribuées, à l'ombre des maisons sur pilotis, par les «agents électoraux», avec la carte de visite du généreux candidat, n'a pas été aussi abondante qu'à l'accoutumée. Non que les achats de vote n'aient plus cours: des retraits bancaires d'une importance inhabituelle ont été effectués ces dernières semaines, au point que les commerçants se plaignent de manquer de billets de 100 bahts, coupure préférée pour soudoyer les électeurs. Mais la pratique se fait plus discrète, adopte des formes plus subtiles. Dans certaines régions, même, elle disparaît.

Reculade. «Auparavant, les gens voulaient des élections le plus souvent possible. Pour eux, c'était cadeau. Cette année pourtant, les hommes n'ont même pas récolté assez d'argent pour se payer une bouteille de whisky», s'indigne Kaew Jongsuklang, chef du quartier de Ruam Pattana à Bangkok. «Les candidats ont changé d'attitude, ils font plus attention, les achats de vote prennent des formes de plus en plus déguisées», constate Vissanou Varanyou, expert en droit public. Dans la province de Suphanburi, le candidat Prapat Pothasuthorn a affrété des autocars pour offrir des vacances à Chiang Mai à des cent