Jérusalem
de notre correspondante
Une fois de plus, le Premier ministre israélien a changé son fusil d'épaule. Après avoir démissionné il y a un mois, afin de se faire réélire rapidement sur la promesse d'un accord de paix avec les Palestiniens, Ehud Barak a compris ces derniers jours que les Israéliens n'étaient pas prêts à faire la paix à n'importe quel prix et qu'il ne gagnerait rien à jouer la colombe. «Disons-le haut et fort: nous n'accepterons pas le droit au retour [des réfugiés] en Israël, et je n'ai pas l'intention de signer de document transférant aux Palestiniens la souveraineté sur le Mont du Temple», a-t-il martelé samedi soir à Jérusalem. «Je tiens à réaffirmer que notre objectif dans chaque accord permanent est d'établir, une fois pour toutes, un Jérusalem plus grand qu'il ne l'a jamais été dans notre histoire, avec une solide majorité juive», a-t-il conclu sous les applaudissements nourris de quelque 4 500 étudiants juifs venus de vingt-trois pays. «Un Jérusalem uni doit rester sous souveraineté israélienne», a encore dit Barak, alors qu'aujourd'hui même la ville trois fois sainte attend des milliers de manifestants, mobilisés par les leaders de droite (Natan Chtaransky, du parti russophone Israel B'Aliya, et Ehud Olmert, maire Likoud de la ville), pour défendre «l'intégrité et l'unité de Jérusalem».
C'est que, selon un sondage réalisé par l'université de Tel-Aviv et publié hier, une majorité d'Israéliens rejettent le compromis proposé par Bill Clinton: 63 % s'o