Londres de notre correspondant
Le Parti conservateur ne fait plus recette. A l'approche des élections générales anticipées, il peine à remplir ses caisses, alors que les néotravaillistes s'apprêtent à toucher trois énormes chèques d'une valeur total de 6 millions de livres, pas moins de 66 millions de francs. L'opposition souffre de ses conflits internes, de sondages tous plus mauvais les uns que les autres, de ses positions antieuropéennes et surtout de l'idylle entre le Premier ministre, Tony Blair, et le monde des affaires.
Comme ses prédécesseurs, Tony Blair n'attendra pas la fin de l'actuelle législature en 2002 pour retourner devant les électeurs. Le scrutin pourrait avoir lieu en mai, voire en avril. Sans même avoir été déclarée, la campagne a déjà commencé, et les deux grandes formations font depuis plusieurs mois la chasse aux donateurs. A ce jeu, le New Labour semble sur le point de battre son rival pour la première fois de son histoire. Jeudi, les travaillistes ont été contraints de lever le voile sur leur trésor de guerre. Dans la perspective des élections, trois hommes d'affaires se sont engagés à leur verser chacun 2 millions de livres (Libération du 3 janvier). L'un d'eux, Christopher Ondaatje, un financier, frère de l'auteur du Patient anglais, se décrit comme un déçu des conservateurs: leur retour au pouvoir serait un «désastre», a-t-il expliqué au Financial Times. Et d'ajouter: «Je pensais autrefois que les travaillistes n'étaient pas capables de gérer l'écon