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Portrait

Thaksin, milliardaire aimé des Thaïs

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Le vainqueur des législatives est néanmoins poursuivi par la justice.
publié le 8 janvier 2001 à 21h34

Bangkok de notre correspondant

Juillet 1995. Une lourde pluie s'abat sur l'esplanade Sanam Luang, face au palais royal de Bangkok. Le meeting électoral du parti de la Force morale, alors dirigé par Thaksin Shinawatra, un homme d'affaires richissime qui fait ses débuts en politique, tourne au drame. L'auvent s'écroule sur une vedette de la chanson, devant des centaines de curieux. C'est la déroute. Le parti n'emportera qu'une poignée de sièges lors des élections.

6 janvier 2001, au quartier général du Thaï rak Thaï («Les Thaïs aiment les Thaïs»), le parti qu'il a créé deux ans auparavant, Thaksin, entouré de sa femme et de ses enfants, est rayonnant. «Je vais enfin pouvoir travailler pour servir le pays», s'exclame-t-il, alors que les sondages à la sortie des urnes annoncent une victoire historique pour sa formation, qui remporte 256 des 500 sièges à pourvoir. Six ans après, la chance a tourné pour ce magnat des télécoms converti à la politique.

Concessions publiques. Esprit de décision et ténacité. Ce sont les qualificatifs qui viennent à la bouche des Thaïlandais quand ils évoquent celui qu'ils ont plébiscité samedi. A leurs yeux, Thaksin Shinawatra, 51 ans, incarne la réussite de l'homme d'affaires sino-thaïlandais. Il n'est pourtant pas l'entrepreneur audacieux dont il essaie de se donner l'image. Il a amassé l'essentiel de sa fortune, évaluée à environ 4 milliards de francs, grâce à des concessions publiques accordées par le gouvernement. Policier de formation, titulaire d'