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Libération

Un putsch pour rien en Côte-d'Ivoire.

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Maté hier matin à Abidjan, le coup de force mené par une centaine d'assaillants pourrait avoir été le fait d'une «mouvance nordiste».
publié le 9 janvier 2001 à 21h37

Abidjan de notre correspondante

Ultime soubresaut ou dernier épisode d'un long feuilleton de coups d'Etat? La tentative de putsch menée dans la nuit de dimanche à lundi a, quoi qu'il en soit, tourné court. Un couvre-feu a cependant été décrété pour les trois prochaines nuits.

Tout a commencé dimanche vers 23 heures 30. Des tirs retentissent alors dans plusieurs points névralgiques d'Abidjan. Le siège de la télévision dans le quartier huppé de Cocody, celui de la radio ainsi que l'état-major et le ministère de la Défense, au Plateau ­ le centre des affaires ­, et le plus important camp de gendarmerie de la ville, sont pris d'assaut simultanément. Les assaillants ­ une centaine d'hommes, d'après une estimation militaire ­ dont beaucoup sont en civil, certains en treillis et T-shirt, sont armés de kalachnikovs, de mitrailleuses lourdes montées sur des blindés et de grenades. Les affrontements avec les forces de l'ordre sont particulièrement violents. «Les attaquants tiraient pour tuer», précise une source militaire. On est loin de la mutinerie de décembre 1999, lorsque des soldats tirant en l'air délogeaient le président Bédié sans faire de victimes.

Colonne de 4 x 4. Vers 3 heures du matin, un mystérieux et anonyme porte-parole des rebelles lance un message sur les ondes de la radio nationale. Il affirme que ses hommes tiennent la radio et la télé et appelle ses «frères d'armes» à se rallier. A Korhogo, la grande ville du nord du pays, une colonne d'une vingtaine de 4 x 4 remplis