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Libération

Pékin crie au faux sur Tiananmen.

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La révélation des débats secrets du PCC pourrait gêner Jiang Zemin.
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publié le 10 janvier 2001 à 21h39

Pékin de notre correspondant

Après quatre jours de silence, le gouvernement chinois a dénoncé hier comme étant des «documents fabriqués» les comptes rendus publiés aux Etats-Unis des réunions secrètes de la direction du Parti communiste chinois (PCC) à la veille du massacre de la place Tiananmen, à Pékin, en juin 1989. «Il est vain de tenter de soulever à nouveau cette affaire et de semer le désordre en Chine par des moyens méprisables consistant à fabriquer des documents et à déformer les faits», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhu Bangzao, alors que les médias chinois ­ y compris sur l'Internet, souvent plus audacieux ­ gardent le silence total sur cette publication embarrassante. Même le site de la revue Fo reign Affairs, qui a publié des extraits de ces documents (lire Libération d'hier), restait inaccessible à partir de la Chine. Cette réaction officielle n'est guère surprenante : Pékin pouvait difficilement admettre l'authenticité de ces «Tiananmen papers» dont les éditeurs américains disent qu'ils ont été sortis clandestinement de Chine par un membre de l'aile réformiste du PCC. Ce serait rouvrir un débat dont le porte-parole chinois rappelle qu'il est clos, cela pourrait aussi rejaillir sur les deux premiers personnages de la hiérarchie actuelle, le président Jiang Zemin et le numéro 2, Li Peng, actuel président de l'Assemblée nationale populaire. Et surtout peser sur le débat de succession qui agite en coulisse les instances dirigeante