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Libération

Réfugiés si près de leur Palestine

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Près de Beït Jala, les habitants du village d'Al-Walajeh vont être aidés par l'ONU.
publié le 10 janvier 2001 à 21h39

Al-Walajeh envoyée spéciale

Planté à l'entrée de son village de parpaings, en Cisjordanie, Mohammed pointe le doigt vers la colline qui lui fait face, en Israël, où scintillent des toits de tuiles rouges. Cinq minutes à vol d'oiseau. «C'est là d'où je viens, c'est là ma patrie, c'est là où je veux retourner vivre.» A Al-Walajeh, tous les habitants ont la nostalgie de leur terre d'origine, qu'ils peuvent contempler à chaque heure du jour, du haut de leur colline. Ils en sont partis en 1948, à la création de l'Etat hébreu, et se sont réfugiés ici, quelques centaines de mètres plus loin, de l'autre côté de la «la ligne verte» qui passe au creux de la vallée, séparant Israël de la Cisjordanie.

Ville de parpaings. Ils étaient 20 000 dans le village originel, celui aux toits de tuiles rouges. Ils ne sont guère plus de 2 200 dans le nouveau, celui en parpaings, baptisé du même nom. La plupart se sont éparpillés au passage, entre Bethléem et Beït Jala, les deux localités les plus proches. Ceux qui sont restés ne pensent qu'à rentrer «chez eux». «Mon grand-père avait hérité d'un vaste terrain là-bas, dit Mohammed en indiquant du menton la colline voisine. Il veut la récupérer. Et mon père en parle sans cesse. Jamais il n'abandonnera.»

Al-Walajeh n'est pas vraiment un camp, plutôt un village de réfugiés, oublié au bout d'un chemin de terre serpentant à flanc de colline, au-delà des vignes de Cremisan. En temps normal, il faut compter à peu près un quart d'heure de route en venant de Jéru