Casablanca, envoyée spéciale
Dix-huit mois après la mort de Hassan II, ses imposants portraits trônent toujours dans les administrations pendant que ceux de son successeur Mohammed VI s'imposent dans les magasins et les hôtels. Cette lourdeur administrative aura permis un pied de nez de l'Histoire. C'est sous le regard du monarque défunt dont le nom reste attaché aux «années de plomb» que s'est ouvert, hier, à Casablanca le 34e congrès de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). A elle seule, la tenue de telles assises, les premières du genre dans le monde arabe, constituait un satisfecit au royaume en matière de libertés. Les turbulences que connaît actuellement le «printemps marocain» ont rendu l'enjeu encore plus important. Est-ce la raison pour laquelle c'est un message du roi et non un discours du Premier ministre Abderrahmane Youssoufi qui a ouvert le congrès? Une chose est sûre: nombre de militants marocains avaient prévenu qu'ils quitteraient la salle si Youssoufi, considéré responsable des «dépassements» actuels, prenait la parole. Ce n'est pas le seul camouflet subi par le gouvernement. La lettre de Mohammed VI réaffirmant (son) «intérêt particulier pour les droits de l'homme» et sa volonté «de remédier aux violations qui ont entaché l'histoire des Marocains» a été lue par le président du Conseil consultatif des droits de l'homme créé par Hassan II, et non par le ministre habilité présent aux côtés de Youssoufi.
«Appel au roi». Autant dire que c