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Libération

Bouchard jette l'éponge et le Parti québécois avec.

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La démission du Premier ministre désarçonne les séparatistes .
publié le 12 janvier 2001 à 21h44

Montréal correspondance

C'est une démission qui sonne comme un aveu d'échec. «Mes efforts pour relancer rapidement le débat sur la question nationale sont restés vains [...]. Nous n'avons pas réussi à accroître la ferveur souverainiste», a affirmé hier le Premier ministre québécois Lucien Bouchard, qui quitte ses fonctions de chef du gouvernement et de chef du Parti québécois sans avoir réussi à réaliser son rêve d'un Québec souverain. L'annonce de cette démission-surprise a pris toute la classe politique de court. Convoqués d'urgence hier matin à Québec, les ministres et députés provinciaux se montraient tout aussi incrédules que consternés par une décision qui peut entraîner une crise dans le camp souverainiste. Car Lucien Bouchard, Premier ministre du Québec depuis janvier 1996, homme populaire et rassembleur, est considéré comme une figure de proue de cette cause. Ambassadeur du Canada en France pendant trois ans, puis député conservateur, cet avocat avait fondé en 1990 le Bloc québécois, parti qui se voulait temporaire, afin de conduire la province sur la voie souverainiste. En 1995, chef de l'opposition officielle à Ottawa, il remplace Jacques Parizeau à la tête du gouvernement provincial après l'échec du référendum d'octobre (les souverainistes avaient recueilli 49,4 % des suffrages).

Les résultats décevants du Bloc québécois aux élections fédérales de novembre dernier ne sont pas étrangers à sa décision. La question nationale ne trouve désormais qu'un soutien modéré au