Beyrouth de notre correspondante
C'est comme une rengaine, que le Liban n'en finit pas de ressasser. Dès les premières fuites sur le plan Clinton, fondé sur un quasi-abandon par les Palestiniens du droit au retour, Beyrouth est, une fois de plus, monté au créneau. Le président Emile Lahoud a martelé son «refus de l'implantation du moindre réfugié palestinien au Liban après la fin du conflit israélo-palestinien». Un «refus définitif» qui fédère les Libanais dans une rare unanimité. Pouvoir et opposition, chrétiens et musulmans, tous sont contre le tawtîn, c'est-à-dire l'«installation définitive» des réfugiés palestiniens présents au Liban (entre 230 000 et 375 000 personnes selon les sources). Officiellement, le Liban justifie sa position par son «attachement au droit au retour», consacré par la résolution 194 de l'ONU, qui date du 11 décembre 1948.ÊMais personne n'est dupe: les raisons de ce refus du tawtîn, inscrit dans la Constitution telle qu'elle a été amendée par l'accord de Taëf qui, en 1989, a mis fin à la guerre , sont d'ordre interne. Elles ont trait à la stabilité de ce petit pays de près de 4 millions d'habitants.
«Explosion interne». Le problème tient principalement au particularisme du Liban: le système politique y est régi par le confessionnalisme. L'intégration des réfugiés palestiniens, dans leur écrasante majorité musulmans sunnites, affecterait la démographie des dix-huit communautés religieuses du Liban. Elle consacrerait une prépondéranceÊdes musulmans e