Menu
Libération

«Pourquoi la famille n'a pas voulu payer une rançon?».

Article réservé aux abonnés
Les membres de la dynastie Wallenberg restent discrets sur le sujet.
publié le 13 janvier 2001 à 21h46

Dans le monde entier, on associe le nom Wallenberg à Raoul, le Juste qui sauva des dizaines de milliers de juifs dans la Hongrie nazifiée de 1945. Dans le milieu des affaires, il a une tout autre résonance. On parle alors de l'empire, de la dynastie familiale sans doute la plus puissante d'Europe. La cinquième génération de ses héritiers gère la quasi-totalité des plus grosses industries exportatrices de Suède, avec des participations dans près de 40 % des sociétés cotées à Stockholm. Peter Wallenberg, aujourd'hui retiré des affaires, demeure le patriarche de cette vénérable famille, dont les intérêts se confondent avec ceux de la Suède, comme on l'a vu notamment durant la Seconde Guerre mondiale, où la neutralité de la Suède a été malmenée pour permettre la sauvegarde de ses intérêts économiques (et donc ceux des Wallenberg).

Jacob Wallenberg entretenait de nombreuses relations d'affaires en Allemagne nazie. Il avait notamment échangé du fer suédois contre de l'or volé par les Allemands. Très avare de déclarations aux médias, Peter Wallenberg a accepté pour Libération de répondre (brièvement et par e-mail) pour la première fois à une interview sur son oncle Raoul.

Peter Wallenberg l'avoue, il n'attendait pas grand-chose de la commission d'enquête russo-suédoise. «Puisque qu'aucune preuve formelle n'a été montrée, on ne peut pas se prononcer sur le destin définitif de Raoul, écrit-il. Il serait toutefois un très vieil homme aujourd'hui.» Le patriarche en profite pour critiquer