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Libération

Wallenberg enfoui sous les dossiers.

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Russes et Suédois ne s'accordent pas sur le sort du sauveur de milliers de juifs, disparus en URSS.
publié le 13 janvier 2001 à 21h46

Stockholm

de notre correspondant

Aveu d'impuissance. Le mystère de la disparition de Raoul Wallenberg, ce diplomate suédois sauveur de dizaines de milliers de juifs hongrois à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dont on a perdu la trace après son arrestation par les troupes soviétiques en janvier 1945 à Budapest, reste à peu près entier. A l'issue de presque dix ans d'investigation, une commission gouvernementale d'enquête russo-suédoise a rendu vendredi de décevantes conclusions. On ne sait toujours ni pourquoi Wallenberg a été arrêté, ni s'il a vraiment été exécuté et quand. Et cette question lancinante: a-t-on vraiment regardé toutes les archives?

De l'épaisseur. Preuve de leurs difficultés, Suédois et Russes ont dû se résigner à présenter chacun leur rapport, tant leurs conclusions diffèrent. A l'entrée de la salle de conférences de Stockholm, les piles de rapports publiés en suédois, russe et anglais, se distinguaient par leur épaisseur. Celui des Suédois, relié, de 362 pages, dont un tiers de documents fac-similés. A côté, le maigre rapport russe, 35 pages agrafées, qui donne le ton dès ses premières lignes: «Raoul Wallenberg (1912-1947) appartenait à une influente famille suédoise...» Des dates qui reprennent la thèse soutenue depuis des années par Moscou: Raoul Wallenberg a été exécuté, à 34 ans, par le KGB dans sa cellule de la Loubianka. Pour les Russes, c'est une affaire classée. «Et à ceux qui pensent que nous avons pu cacher des choses, je veux dire que nous avon