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Libération

Dix ans après, Chadli se défend.

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L'ancien président algérien nie avoir pactisé avec le FIS.
publié le 15 janvier 2001 à 21h49

Jamais l'ex-président Chadli Bendjedid n'avait parlé depuis sa démission forcée en 1991, après les élections législatives remportées par les islamistes du FIS. Il a rompu ce silence dans un entretien publié samedi par les quotidiens El-Yom et le Matin, et répondu à ses successeurs, qui l'ont accusé d'être responsable de tous les maux du pays et d'avoir pactisé avec le FIS. «Dénoncer, dit-il, la gestion de celui qui n'est plus là, parler de "décennie noire", cela peut parfois être une diversion pratique pour cacher les défauts et les incompétences, un prétexte pour éviter de parler des maux actuels, mais cela ne résout jamais la question de l'avenir du pays.» Démentant avoir passé à l'époque un accord pour partager le pouvoir avec le FIS, Chadli explique avoir été surpris par la victoire de ce mouvement. «Nous avons, dit-il, été trompés par les sondages officiels et officieux qui parvenaient à la présidence, qui [lui] attribuaient moins du quart des suffrages.»

L'ancien président, qui réside à Oran et a récupéré son passeport il y a seulement un peu plus d'un an, affirme être parti volontairement pour exprimer son désaccord sur l'annulation des législatives, qui allait déclencher des violences qui ont fait plus de 150 000 morts. «Je voulais poursuivre le processus électoral, affronter l'énorme incertitude et faire confiance en l'avenir. Je ne voulais pas abdiquer à la volonté d'un système vieilli [...] On ne peut prétendre édifier un Etat de droit et bafouer le verdict des urn