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Libération

La Palestine exécute ses «collabos».

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La population approuve la peine de mort pour les informateurs d'Israël.
publié le 15 janvier 2001 à 21h49

Jérusalem

de notre correspondante

Quand le corps d'Alan Bani Odeh s'est affaissé sous les balles du peloton d'exécution, samedi matin à Naplouse, la foule s'est soulevée de joie en clamant: «Allah est grand!» Agé de 28 ans, le jeune Palestinien avait été condamné à mort, le 7 décembre par un tribunal palestinien, pour avoir collaboré avec Israël et entraîné le meurtre de son cousin, un artificier du mouvement Hamas. Même s'il avait reconnu avoir fourni des informations aux Israéliens, Bani Odeh avait nié toute implication directe dans la mort de son cousin Ibrahim, lors de l'explosion de la voiture qu'il lui avait prêtée. Mais le jeune homme n'a guère eu le temps ni les moyens d'en con vaincre ses juges. Le procès s'est déroulé à la va-vite, avec un système de défense sommaire et sans fournir à l'accusé une quelconque procédure d'appel. C'est le même type de cour d'exception qui avait condamné à mort Majdi Mahawi, le 11 janvier à Gaza, pour avoir donné des informations aux services de sécurité israéliens ayant servi à l'assassinat de quatre activistes du Fatah. Le jeune homme de 24 ans a été exécuté samedi à Gaza, au même moment que Bani Odeh.

«Durcissement». Ces deux exécutions ont été dénoncées par les associations de droits de l'homme israéliennes et palestiniennes, et montrées du doigt par les Israéliens comme la preuve flagrante de l'absence de démocratie au sein de la société palestinienne. En réalité, il s'agit d'une première depuis l'établissement de l'Autorité palestin