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Libération

Le Québec doute de sa souveraineté

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La démission de Lucien Bouchard, Premier ministre et chef du parti québécois, souligne l'échec des indépendantistes canadiens.
publié le 16 janvier 2001 à 21h52

Montréal correspondance

L'onde de choc soulevée par la démission de Lucien Bouchard, le Premier ministre du Québec, chef du Parti québécois (PQ), pourrait se muer en un séisme politique. A entendre les réactions des fédéralistes qui ont salué la nouvelle annoncée jeudi par Lucien Bouchard, comme «excellente pour l'unité canadienne», on mesure le désarroi des souverainistes. Ils craignent pour le devenir de leur option, désormais minoritaire selon tous les sondages. Au-delà de la perte d'un leader charismatique, tout le mouvement se trouve affaibli.

En rendant public son échec, Lucien Bouchard, 62 ans, a appelé à «un débat de fond». Dans sa déclaration-testament, il a assumé sa part de responsabilité «pour n'avoir pas réussi à raviver la flamme», puis a donné au PQ «la possibilité de se donner un chef qui saura mieux que (lui) raffermir le militantisme» et «faire avancer la cause de la souveraineté, le seul projet qui puisse offrir une voie d'avenir aux Québécois».

D'abord ressentie comme une «perte immense», cette démission a vite été perçue comme un électrochoc susceptible de revitaliser consciences et énergies et d'amener un «renouveau». Le nouveau chef du Parti québécois ­ qui deviendra de facto le Premier ministre du Québec ­ devrait être choisi par les militants en mai. Les débats que ne manquera pas de générer la course au leadership commencent à se dessiner.

«Ronronnement». Plusieurs souverainistes ont dénoncé le bilan de Lucien Bouchard. L'ancien Premier ministre Jacques