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Libération
Interview

«Tout concentrer sur les rescapés».

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Aucun espoir de survie, selon Médecins du monde.
publié le 16 janvier 2001 à 21h52

Sibylle Gumucio, administratrice de la mission de Médecins du monde au Salvador et arrivée il y a quatre mois dans ce pays, fait le point sur les secours. Médecins du monde effectue une mission longue durée au Salvador depuis huit ans.

Comment décririez-vous les zones touchées, notamment Santa Tecla, dans la banlieue de San Salvador ?

Un tas de boue, un immense tas de boue, avec des bouts de bois qui émergent. Il n'y a plus rien. Tout est aplati. Tout est rasé. Tout s'est effondré, surtout les maisons en adobe. Les habitations étaient déjà précaires et les maisons les plus anciennes n'ont pas tenu. On voit des gens errer autour de ces ruines. Ils essaient de récupérer quelque chose dans leur maison.

Existe-t-il encore un espoir de retrouver des survivants?

Les organisations humanitaires n'y croient guère. On a retrouvé dimanche soir un jeune homme de 22 ans, mais il était inconscient. Les gens ont été noyés, étouffés par la boue. On ne voit pas comment ils auraient pu avoir survécu. On ne peut pas respirer sous la boue. Il n'y a pas de miracle à attendre comme à Mexico avec les gens coincés sous des immeubles effondrés. Les glissements de terrain, la boue ont tout écrasé. A Santa Tecla, des organisations écologistes avaient averti du danger : on avait trop construit, trop près de la colline. Il y avait selon elles un risque de glissement de terrain. Malheureusement, elles avaient raison. Dans les zones isolées, il est possible qu'il y ait encore des survivants, mais personne n'a