Yaoundé envoyé spécial
Ses amis ne le pleurent pas, ses ennemis n'osent pas trop se réjouir. C'est dire si l'attentat contre Laurent-Désiré Kabila, comme son règne, ont dérouté ses pairs africains. Alors que les délégations et chefs d'Etat arrivaient à Yaoundé pour assister au 21e sommet France-Afrique, la question congolaise était dans toutes les têtes à défaut d'être sur toutes les lèvres. En attendant une confirmation définitive de la mort de Kabila, chacun y est allé de son commentaire. Prudent et sibyllin pour Hubert Védrine, qui fait état d'une information qui n'était «peut-être pas confirmée». Le ministre de la Coopération, Charles Josselin, plus volubile, évoquait l'hypothèse d'une «réunion politique» qui, à «l'occasion des limogeages de militaires», a transformé «l'incident en accident».
Profil bas. Quel que soit le sort de Kabila, l'avenir de la RDC arrache de profonds soupirs mais peu d'analyses développées. Aldo Ajello, le représentant spécial de l'Union européenne dans les Grands Lacs, préfère «attendre avant de se prononcer». Ceux qui auraient matière à se réjouir font profil bas. Ainsi, le chef de la diplomatie rwandaise, dont le pays occupe une bonne partie de la RDC, refuse de crier victoire: «Nous ne sommes pas au Kivu pour occuper la RDC, mais pour nous protéger. Lorsque notre sécurité sera assurée, nous nous retirerons du Kivu». Et de réaffirmer son attachement au cadre défini par les accords de Lusaka. Tout juste concède-t-il que la disparition de Kabila s