Gaza envoyé spécial
Les tueurs n'ont laissé aucune chance à leur victime. L'exécution du directeur général de la télévision palestinienne, hier midi à Gaza, porte la marque des professionnels. Une balle dans la tête puis deux dans la poitrine, tirées à bout touchant par trois hommes cagoulés, armés de pistolets à silencieux. Le commando a agi avec un incroyable sang-froid, frappant en plein jour dans le grand hall de l'hôtel Beach, établissement du front de mer où les dignitaires palestiniens ont leurs habitudes. Hicham Mikki déjeunait sans crainte, à la table du propriétaire des lieux. Ce notable de 54 ans faisait partie des tous premiers cercles du pouvoir. Un homme puissant assurément, aisé, familier du président Yasser Arafat. Son assassinat a provoqué une vive émotion à tous les échelons de la société gazaouie. Pas qu'il fût particulièrement populaire. «La rue voyait en lui l'archétype du dirigeant corrompu», sert en guise d'oraison funèbre un militant des droits de l'homme. Mais ce meurtre brutal, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel, laisse craindre d'autres liquidations. D'autant que les spéculations sur l'identité de ses commanditaires vont bon train dans une ambiance déjà passablement alourdie par la mise à mort publique, la semaine passée, de deux «traîtres» convaincus par un tribunal militaire d'avoir prêté main forte aux unités spéciales de l'armée israélienne.
Règlement de comptes. La direction palestinienne a d'ailleurs désigné, sans attendre, l